Canton: budget 2014

Fribourg, 12.11.2013

Intervention de notre député Claude Brodard au sujet de l'entrée en matière sur le budget de l'Etat 2014 lors de la séance du Grand Conseil.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers d’Etat, Mesdames et Messieurs les Députés,

Avec un excédent de revenu de fr. 500'000 environ sans recours à la fortune, l’équilibre financier de ce budget est atteint. On respecte ainsi un devoir constitutionnel mais surtout moral pour les générations futures.

Plus parlant aux yeux de notre groupe, l’autofinancement de fr. 121 millions, en nette hausse par rapport au budget 2013, permet d’absorber en grande partie les investissements importants que notre canton doit consentir pour sa population. Près de 150 millions nets à nouveau prévus en 2014.

Le budget 2014 est aussi satisfaisant car il garantit le maintien des prestations indispensables de l’Etat et permet de poursuivre son programme d’investissement.

Mais que ce fut dur et nos citoyens en paient le prix fort. Les mesures d’économie sont passées par là ; augmentation de la fiscalité, particulièrement pour les propriétaires fonciers, augmentation de l’impôt sur les véhicules, majoration de taxes et émoluments dans de nombreux services de l’Etat et j’en passe.

Dans le cadre de ce budget, les impôts des personnes physiques progressent de 4,2% (+ 46 millions). Lorsque l’on sait que nous sommes déjà dans les derniers de classe en la matière, nous devons reconnaître cette fois-ci que l’on a atteint un plafond. Cette mauvaise place en comparaison intercantonale est d’autant plus préoccupante que les revenus de nos citoyens restent relativement modestes alors que les prix à la consommation grimpent. Pour notre groupe, toute tentative d’augmentation des impôts serait naturellement combattue.

Compte tenu de cette implacable réalité, on ne peut plus qu’agir sur les dépenses de fonctionnement. Notre groupe salue la faible croissance des charges sur le budget 2014. Il était temps. Les employés de l’Etat participent d’une façon importante à cet effort et l’on se doit de le répéter. Mais rappelons-nous aussi que le train de vie de l’Etat a doublé en 18 ans passant de 1,6 milliards en 1996 à 3,2 milliards aujourd’hui. La population a certes augmenté mais tout de même…

On peut donc à priori se réjouir de cette tendance de rigueur dans l’évolution des charges. Mais cela pouvait-il en être autrement à la suite des MSE ? Non et ces mesures ne suffiront pas. De gros nuages noirs se profilent en effet sur nos finances publiques : réduction de la part issue de la péréquation, incertitudes au sujet des bénéfices de la BNS, évolution de la fiscalité des entreprises, hausse de la part cantonale aux coûts des prestations hospitalières et j’en passe.

Comme l’a récemment dit notre ministre des finances, nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau programme d’économie. Aucun député raisonnable ne souhaiterait revivre cette situation.

Il n’y a donc pas le choix ! Il faut dès aujourd’hui réfléchir sur l’opportunité et la nécessité de chaque dépense. Il faut examiner l’organisation de chaque service. Toutes les prestations offertes aujourd’hui sont-elles encore nécessaires ? D’une façon générale, simplifions les procédures, diminuons les contraintes administratives et allégeons massivement la bureaucratie. Lors de chaque départ de collaborateurs, il ne devrait plus y avoir de renouvellement automatique poste pour poste. Mais bien un examen approfondi des besoins et des missions dans chaque unité. Nous ne proposons pas un démantèlement social mais bien une recherche d’optimisation pour faire face aux difficultés financières. Cela se fait dans toutes organisations, qu’elles soient économiques, culturelles, sportives ou associatives. Pourquoi ne pas le faire aussi à l’Etat ?

Mesdames et Messieurs les membres de notre exécutif, nous n’y arriverons pas sans votre concours. L’effort en matière de tenue des charges doit être non seulement poursuivi mais intensifié à l’avenir. L’Etat doit se concentrer sur les tâches relevant de la seule force publique, comme la police, la justice et l’instruction notamment. Et éviter d’honorer des services pouvant être réalisés par l’économie privée. Trop d’Etat tue l’Etat.

Le groupe PLR sera très attentif et vigilent à tous ces éléments lors des prochains budgets et n’acceptera aucun relâchement dans la tenue des coûts. Il y va d’une bonne qualité de vie de nos administrés qui doivent avoir un pouvoir d’achat acceptable.

C’est avec ces quelques considérations que notre groupe acceptera l’entrée en matière sur le budget 2014 présenté.