Finances de l'Etat - Un plan de redressement douloureux mais indispensable

 

Prévenir les déficits publics n’est pas seulement une règle constitutionnelle, c’est presque une exigence morale. Ne pas agir aujourd’hui pourrait en effet coûter encore plus cher demain. L’État ne peut cependant pas faire les poches du citoyen parce que les siennes sont percées.

 

 


Le PLRF a pris connaissance du plan de redressement des finances cantonales mis en consultation ce jour. Il s’agit de mesures exigeantes, parfois douloureuses, mais indispensables, pour garantir à long terme la qualité des prestations publiques. Maîtriser les finances du Canton, la Constitution le demande, la lucidité et le bon sens l’exigent. Les pays européens nous montrent tous les jours que les dérapages budgétaires incontrôlés conduisent tout droit au désastre. Des mesures rigoureuses sont donc aujourd’hui le meilleur moyen d’éviter demain les conséquences d’une austérité que personne ne souhaite.


Depuis une année (voir notamment les communiqués des 28 novembre 2012 et du [xxx]), le PLRF n’a cessé de dénoncer la hausse inconsidérée des dépenses ces dernières années. Claude Laesser alors ministre des finances tirait lui aussi la sonnette d’alarme en parlant de « tournant » en mars 2011. De 1996 à 2010, les dépenses de l’État sont passées de 1.624 milliards à 2.956 milliards de francs, c’est-à-dire de 18.5% à 22.7% du PIB cantonal. Le PLRF n’est pas le seul à relever le rythme élevé de hausses des dépenses à Fribourg. Une étude de l’IDHEAP l’a aussi mis en évidence : ces dernières années (+3.42% entre 2009 et 2011, contre +2.01% pour la moyenne suisse).


Ce n’est cependant pas à la classe moyenne de faire les frais de ce redressement. Les hausses de la fiscalité se traduiront immanquablement par une nouvelle baisse du pouvoir d’achat. Et la bonne santé de notre économie cantonale passe aussi par la consommation et l’investissement des privés. À titre d’exemple, la hausse de la fiscalité pour les propriétaires immobiliers (10% d’augmentation de la valeur locative) est difficile à accepter, dans la mesure où, en matière immobilière, le Canton de Fribourg taxe déjà très fortement les propriétaires fonciers dès l’achat (droits de mutation) jusqu’à la vente (impôts sur les gains immobiliers).


Du côté des dépenses, le PLRF invite le Conseil d’État à s’attaquer aux dépenses qui sont dues uniquement à une réglementation qui vise le mieux alors que le bien suffirait (règles sur les constructions scolaires, assainissement de la Pila, etc.).  Le PLRF demande enfin qu’un système de réexamen périodique des tâches, de leur justification et de leur efficacité, soit mis en place, comme l’exige, là aussi, la Constitution cantonale (art. 82 al. 2).


Le PLRF tient à souligner que le budget 2014 n’est toujours pas équilibré en l’état en violation de l’obligation constitutionnelle (art. 83 al. 1). De plus, toutes les mesures touchant la formation (effectif des classes ou autres) n’ont pas été présentées, ce qui ajoute de l’incertitude à cet exercice déjà difficile.

 

Contacts :
- Didier Castella, 079 578 35 22
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